27
Rona Wedmore passa plusieurs coups de téléphone sur son portable, la plupart dehors, dans l’allée, où nous ne pouvions pas l’entendre.
Ce qui nous laissait tout loisir, à Cynthia et moi, ainsi qu’à Grace – l’inspecteur avait permis à Cynthia d’aller chercher en vitesse notre fille à l’école –, de ressasser les derniers rebondissements. Dans la cuisine, Grace, qui se préparait un goûter de tartines au beurre de cacahouètes, demanda qui appelait la grosse dame.
– La police, répondis-je. Et je doute qu’elle apprécie que tu la traites de grosse dame.
– Je lui dirai pas en face, assura Grace. Pourquoi elle est ici ? Qu’est-ce qui se passe ?
– Ce n’est pas le moment, objecta Cynthia. Prends ton goûter et monte dans ta chambre, s’il te plaît.
Lorsque la petite eut quitté la cuisine, non sans râler, Cynthia se tourna vers moi.
– Pourquoi as-tu caché la machine à écrire ? La lettre a été tapée dessus, n’est-ce pas ?
– Oui.
Elle me dévisagea un instant avant de poursuivre :
– C’est toi qui l’as écrite ? C’est pour ça que tu as caché la machine ?
– Bon sang, Cyn ! Je l’ai cachée parce que j’ai pensé un moment que c’était toi qui l’avais tapée !
Ses yeux s’élargirent de stupeur.
– Moi ?
– C’est plus choquant que de le penser de moi ?
– Mais moi, je n’ai pas essayé de cacher cette machine, riposta-t-elle.
– C’était pour te protéger, Cynthia.
– Quoi ?
– Au cas où tu aurais écrit la note. Je ne voulais pas que la police le sache.
Durant quelques instants, Cynthia garda le silence, arpentant la pièce à pas lents.
– Terry, reprit-elle enfin, si je comprends bien, tu penses que c’est moi qui ai écrit cette note, c’est ça ? Et donc, que j’ai toujours su où se trouvait ma famille ? Que je sais depuis toujours qu’ils sont au fond de cette carrière ?
– Non…, pas forcément.
– Pas forcément ? Alors tu penses quoi, exactement ?
– Je te jure devant Dieu que je n’en sais rien, Cyn. Je ne sais plus quoi penser. Mais dès que j’ai vu cette lettre, j’ai compris qu’on l’avait tapée avec ma machine. Et puisque ce n’était pas moi, il ne restait que toi, à moins qu’une autre personne soit venue ici et l’ait tapée pour faire croire que c’était l’un de nous deux qui l’avait fait.
– Mais on sait déjà que quelqu’un est venu ici, répliqua Cynthia. À cause du chapeau, de l’e-mail. Malgré cela, tu as préféré penser que j’en étais l’auteur ?
– J’aurais préféré ne rien penser du tout.
Elle me regarda droit dans les yeux, la mine extrêmement grave.
– Tu crois que j’ai tué ma famille, Terry ?
– Oh, pour l’amour du ciel.
– Ce n’est pas une réponse.
– Non, Cyn, je ne le crois pas.
– Mais l’idée t’a traversé l’esprit, n’est-ce pas ? Tu t’es déjà demandé si c’était possible.
– Non. Mais dernièrement, je me suis demandé si la tension que tu as endurée, le poids que tu portes depuis toutes ces années, à force – j’avais l’impression de marcher sur des œufs à mesure que je parlais –, ne te font pas imaginer, ou percevoir certaines choses, voire agir d’une manière, disons, pas toujours rationnelle.
– Ah, lâcha Cynthia.
– Par exemple, en voyant que la lettre avait été tapée sur ma machine, j’ai pensé que tu pouvais avoir essayé par ce moyen d’attirer l’attention de la police pour qu’elle s’intéresse de nouveau à l’affaire, tente de résoudre enfin cette énigme.
– Alors je les aurais envoyés sur une fausse piste ? Pourquoi avoir choisi cet endroit en particulier ?
– Aucune idée.
On cogna au mur extérieur de la pièce, et l’inspecteur Rona Wedmore entra. Depuis combien de temps se tenait-elle là, depuis combien de temps nous écoutait-elle ?
– On tente le coup, déclara-t-elle. On envoie des plongeurs.
C’était prévu pour le lendemain matin. Une équipe de plongeurs serait sur place à dix heures. Cynthia conduisit Grace à l’école, et s’arrangea avec une voisine pour la récupérer en fin de journée, au cas où nous ne serions pas rentrés à temps.
J’avertis une fois de plus Rolly de mon absence.
– Bon sang, que se passe-t-il encore ? demanda-t-il.
Je lui expliquai où nous nous rendions, que des plongeurs allaient sonder le puits de carrière.
– Seigneur, je suis avec vous de tout cœur. Ça n’en finit pas. Tu ne veux pas que je te fasse remplacer la semaine prochaine ? Je connais deux profs qui viennent de partir à la retraite et qui pourraient assurer tes cours quelques jours.
– Pas celle qui bégaie, en tout cas. Les mômes l’ont mangée toute crue. Écoute, repris-je après un blanc, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, mais je peux te poser une question ?
– Je t’écoute.
– Est-ce que le nom de Connie Gormley te dit quelque chose ?
– Qui ?
– Elle a été tuée par une voiture quelques mois avant la disparition de Clayton, Patricia et Todd. Dans le nord de l’État. Ça ressemblait à un délit de fuite, mais en fait, c’était une mise en scène.
– Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua Rolly. Qu’est-ce que tu veux dire, ça ressemblait à un accident avec délit de fuite mais c’était une mise en scène ? Quel rapport ça a avec la famille de Cynthia ?
Il semblait presque irrité. Mes problèmes, et les intrigues qui tournicotaient autour, commençaient à le miner autant que moi.
– Je ne sais pas s’il y en a un. Je pose juste la question. Tu connaissais Clayton. Il n’a jamais évoqué un accident devant toi ?
– Non. Pas que je me souvienne. Et à mon avis, je n’aurais pas oublié un truc pareil.
– D’accord. Bon, merci de trouver un remplaçant pour mes cours. Je te dois une fière chandelle.
Peu après, Cynthia et moi prenions la route. Il faudrait rouler plus de deux heures vers le nord.
Avant que la police n’emporte la lettre anonyme scellée dans un de ces sachets en plastique destinés à recueillir les indices, nous avions recopié le plan pour connaître notre itinéraire. En chemin, aucun de nous n’eut envie de faire de pause café ni quoi que ce soit de ce genre. Nous avions simplement hâte d’arriver à destination.
On aurait pu croire que nous n’aurions cessé de parler durant tout le trajet, de spéculer sur ce que trouveraient les plongeurs, sur ce que cela signifierait, mais en fait, c’est à peine si nous échangeâmes quelques mots. Sans doute étions-nous l’un et l’autre plongés dans nos réflexions. À quoi pensait Cynthia, je ne pouvais que l’imaginer. Quant à moi, mon esprit courait en tous sens. Qu’allait-on découvrir au fond du puits ? S’il y avait effectivement des corps, s’agirait-il de ceux de la famille de Cynthia ? Trouverait-on des indices sur leur assassin ?
Et cet assassin ou ces assassins traînaient-ils toujours dans les parages ?
Il fallait prendre à l’est après Otis, qui n’était pas une ville à proprement parler, mais un regroupement de quelques maisons et magasins qui longeaient la sinueuse route à deux voies qui rejoint Lee et l’autoroute du Massachusetts. Nous devions ensuite chercher Fell’s Quarry Road, censée remonter vers le nord et nous mener à la carrière. Deux véhicules de la police de l’État étaient garés devant la bifurcation.
Baissant la vitre, je déclinai notre identité à un policier en tenue. Il alla prendre des instructions par radio, puis revint nous annoncer que l’inspecteur Wedmore se trouvait déjà sur place, et nous attendait. Il désigna la route, nous expliqua que, environ un kilomètre et demi plus loin, un étroit chemin herbeux partait sur la gauche et grimpait jusqu’au-dessus de la carrière.
Nous roulions lentement. En fait de route, il s’agissait plutôt d’une voie non goudronnée, et, en atteignant le chemin, cela se rétrécit encore. Je le pris, et entendis l’herbe frotter sous la caisse de la voiture. À présent, nous gravissions la côte entre deux rangées d’arbres aux troncs larges. Après quelques centaines de mètres, le sol devint plus plat, et les arbres s’écartèrent sur un espace ouvert qui nous coupa le souffle.
Devant nous s’étalait ce qui ressemblait à un vaste canyon. Une vingtaine de mètres plus loin, le sol s’effaçait de manière abrupte. S’il y avait un lac là-dessous, nous ne pouvions le voir depuis la voiture.
Deux véhicules se trouvaient déjà sur les lieux. Une voiture de la police du Massachusetts et une berline banalisée que je reconnus comme étant celle de Rona Wedmore. Appuyée sur une aile, elle discutait avec l’un des policiers.
En nous voyant arriver, elle s’approcha.
– N’avancez pas trop, me conseilla-t-elle par la vitre baissée. Ça descend sec.
Nous sortîmes de la voiture avec précaution, comme si le sol risquait de s’effondrer au moindre geste brusque.
– Par ici, dit Wedmore. L’un de vous a le vertige ?
– Un peu, répondis-je.
Je parlais plus pour Cynthia que pour moi, mais elle m’assura que tout irait bien.
Après avoir fait quelques pas vers le précipice, l’eau devint enfin visible. Il s’agissait d’un mini-lac, d’une superficie d’environ trois hectares, au fond d’un gouffre. Des années auparavant, on l’avait creusé pour extraire des roches et des pierres, et depuis que l’entreprise avait abandonné la carrière, le puits s’était rempli de pluies et d’éboulis. Par temps couvert, comme c’était le cas ce jour-là, l’eau devenait grise et opaque.
– Le plan et la note indiquent que si on doit trouver quelque chose, ce sera juste en bas, annonça l’inspecteur en pointant l’à-pic au-dessus duquel nous nous tenions.
J’éprouvai une fugace sensation de vertige.
En contrebas, un canot pneumatique jaune, long de presque quatre mètres et équipé d’un petit moteur à l’arrière, traversait le petit lac. Trois hommes se trouvaient à son bord, dont deux en combinaison de plongée noire, avec des masques et des bouteilles d’oxygène dans le dos.
– Ils sont venus par un autre côté, expliqua Wedmore en désignant la partie opposée de la carrière. Ils ont pris une route qui passe par le nord et qui arrive juste au bord du lac, ce qui leur a permis de mettre le canot à l’eau. Ils nous cherchent, ajouta-t-elle en adressant de grands gestes – rien d’amical, juste un signe – aux plongeurs, qui lui répondirent. Ils vont commencer à sonder à l’aplomb de l’endroit où nous nous trouvons.
Cynthia hocha la tête avant de demander :
– Ils chercheront quoi, au juste ?
Wedmore lui décocha un regard semblant signifier : « À votre avis ? » mais elle fut tout de même assez fine pour se souvenir qu’elle avait affaire à une femme qui en avait pas mal bavé.
– Je dirais une voiture. S’il y en a une, ils la trouveront.
Le lac était trop petit pour que le vent y soulève des vagues, les hommes du canot jetèrent néanmoins une petite ancre, afin de ne pas dériver. Les deux plongeurs basculèrent en arrière et disparurent aussitôt de notre vue, quelques bulles à la surface témoignant brièvement de leur présence sous l’eau.
Une brise fraîche soufflait au sommet du cratère. Je fis un pas vers Cynthia et glissai mon bras autour de ses épaules. À ma grande surprise – et à mon grand soulagement –, elle ne me repoussa pas.
– Combien de temps peuvent-ils rester là-dessous ?
– Je l’ignore, me répondit l’inspecteur. Mais ils ont sûrement plus d’oxygène que nécessaire.
– Et s’ils trouvent quelque chose, que se passera-t-il ensuite ? Ils peuvent le remonter ?
– Ça dépend. Il faudra peut-être du matériel plus lourd.
Wedmore était reliée par radio à l’homme resté à bord du canot.
– Du nouveau ? lui demanda-t-elle.
Sur l’embarcation, l’homme parla à son tour dans un boîtier noir.
– Pas grand-chose pour l’instant, crépita sa voix dans la radio de Wedmore. Il y a entre dix et douze mètres de profondeur ici. Parfois plus, à certains endroits.
– OK.
Nous sommes restés là, debout, à observer. Environ dix minutes, un quart d’heure. Cela parut des heures.
Puis les deux têtes émergèrent. Les plongeurs nagèrent vers le canot, s’agrippèrent aux boudins de caoutchouc, relevèrent leurs masques et ôtèrent les détendeurs de leur bouche. Ils s’adressèrent au troisième homme.
– Qu’est-ce qu’ils disent ? demanda Cynthia.
– Attendez une seconde, répliqua Wedmore.
Comme l’homme reprenait sa radio, elle saisit la sienne.
– On a quelque chose, grésilla la voix.
– Quoi donc ?
– Une voiture. Au fond depuis longtemps. À moitié ensevelie sous la vase et la merde.
– Il y a quelque chose à l’intérieur ?
– Ils ne sont pas sûrs. Il va falloir la sortir.
– Quel genre de voiture ? intervint Cynthia. Comment elle est ?
Rona Wedmore relaya la question, et, sur le canot, on vit l’homme interroger les plongeurs.
– Plutôt jaune, transmit-il. Un petit modèle compact. Impossible de voir les plaques. Les pare-chocs sont enfouis.
Cynthia déclara alors :
– La voiture de ma mère. Elle était jaune. Une Ford Escort. Un petit modèle. Ce sont eux, Terry. Ce sont eux, ajouta-t-elle en s’effondrant contre moi.
– On n’en sait rien pour le moment, corrigea Wedmore. On ne sait même pas s’il y a des corps dans la voiture.
Puis elle parla de nouveau dans la radio :
– Faisons le nécessaire :
Cela signifiait faire venir le matériel adéquat. Les policiers envisageaient de positionner une très grosse dépanneuse au bord du puits, les plongeurs attacheraient un câble à la voiture enlisée, ensuite on pourrait la tirer doucement hors de la vase et la faire remonter à la surface.
Si cela ne marchait pas, il faudrait faire venir une sorte de barge, qui soulèverait directement la voiture.
– Il ne va rien se passer pendant plusieurs heures, nous dit Rona Wedmore. Il faut que des spécialistes étudient la situation pour choisir le meilleur moyen de sortir cette voiture. Pourquoi n’iriez-vous pas quelque part du côté de l’autoroute, peut-être même jusqu’à Lee, pour déjeuner ?
Je vous appellerai sur votre portable dès que les choses seront sur le point de bouger.
– Non, objecta Cynthia. Il vaut mieux que nous restions.
– Chérie, rétorquai-je. On ne peut rien faire ici pour le moment. Allons manger un morceau. On doit tous les deux prendre des forces, pour pouvoir supporter la suite.
– À votre avis, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Cynthia à Wedmore.
– J’imagine qu’on a conduit la voiture jusqu’ici, juste là où nous sommes, puis qu’on l’a poussée dans le précipice.
– Allez, viens, répétai-je à l’intention de Cynthia. Je compte sur vous pour nous tenir au courant, inspecteur.
Après avoir regagné la route principale, retraversé Otis, nous avons pris vers Lee, et déniché une cafétéria. Comme je n’avais guère eu d’appétit au saut du lit, je commandai un déjeuner d’œufs et de saucisses. Cynthia ne parvint à avaler qu’un toast.
– Celui qui a rédigé cette lettre savait de quoi il parlait, remarqua-t-elle.
– En effet, répondis-je en soufflant sur mon café.
– Mais on ne sait pas encore s’il y a des corps dans la voiture. Elle a peut-être été balancée là-dedans pour s’en débarrasser. Rien ne prouve qu’elle renferme des cadavres.
– Attendons de voir.
Finalement, notre attente dura deux bonnes heures. J’en étais à mon quatrième café lorsque le portable sonna.
C’était l’inspecteur Wedmore. Elle m’indiqua comment rejoindre la carrière par le côté nord.
– Alors ? demandai-je.
– Ç’a été plus rapide que prévu, répondit-elle, presque gentiment. Ça y est. La voiture est sortie de l’eau.
Le temps que nous arrivions sur place, la Ford Escort jaune avait déjà été installée sur le plateau d’un camion. Cynthia bondit de la voiture avant même que je coupe le moteur et courut vers le camion en criant :
– C’est elle ! C’est la voiture de ma mère !
Wedmore la retint par le bras.
– Laissez-moi y aller, protesta Cynthia en se débattant.
– Vous ne pouvez pas vous approcher plus que ça.
La voiture était recouverte de vase, et de l’eau boueuse s’écoulait par l’encadrement des portières closes, assez pour que l’habitacle, du moins au niveau des vitres, se soit vidé. Mais on ne discernait que deux appuie-tête détrempés.
– Elle va au labo, indiqua l’inspecteur.
– Qu’est-ce qu’ils ont trouvé ? Il y avait quelque chose à l’intérieur ? demanda Cynthia.
– À votre avis ?
La façon dont Wedmore avait posé la question me déplut. Comme si Cynthia était censée connaître la réponse.
– Je ne sais pas, répondit Cynthia. Ça m’effraie de le dire.
– Il semble bien que la voiture contienne les restes de deux personnes. Mais vous comprenez qu’après vingt-cinq ans…
Facile à imaginer, oui.
– Deux ? répéta Cynthia. Pas trois ?
– Il est trop tôt pour le dire, répliqua Wedmore. Je le répète, il nous reste encore beaucoup de travail. On voudrait vous faire un prélèvement buccal, ajouta-t-elle.
Cynthia eut l’air de ne pas comprendre.
– Un quoi ?
– Un prélèvement buccal. Prélever votre salive pour avoir un échantillon d’ADN. C’est parfaitement indolore.
– Pour quoi faire ?
– Si nous avons la chance de récupérer de l’ADN sur… ce qui se trouve dans la voiture, on le comparera avec le vôtre. Si, par exemple, l’un des corps est celui de votre mère, on pourra faire une sorte de test de maternité à l’envers. Ça confirmera qu’il s’agit vraiment de votre mère. Même chose pour les autres membres de votre famille.
Cynthia se tourna vers moi, les yeux envahis de larmes.
– Ça fait vingt-cinq ans que j’attends des réponses, et maintenant que je suis sur le point de les obtenir, je suis terrifiée.
Je la pris dans mes bras et demandai à Wedmore :
– Ça prendra combien de temps ?
– Normalement, il faut des semaines. Mais il s’agit là d’une affaire de premier plan, surtout depuis l’émission de télé. Alors, disons, quelques jours, peut-être même quarante-huit heures. Vous feriez aussi bien de rentrer chez vous. Je vous enverrai quelqu’un dans la soirée pour le prélèvement.
Rentrer paraissait la meilleure solution. Alors que nous retournions à notre voiture, l’inspecteur nous adressa une dernière directive :
– Vous devez rester à notre disposition d’ici là, même avant les résultats du test. Je vais avoir d’autres questions à vous poser.
Son ton n’augurait rien de bon.